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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 10:34

 

  DE L’UNIVERSALITÉ RÉDUITE À SA PLUS SIMPLE EXPRESSION, DE LA SONNERIE ET DE LA TRÉBUCHERIE CONJUGUÉES, GRANDEUR CONCOMITANTE D’ALLAH ET DE CHANTAL GOYA.

 

  (Chronique précédemment proposée aux auditeurs de l'émission "On est là pour voir le défilé", sur Radio G (101.5 à Angers), émission que je co-anime avec l'ami Pascal LABORIE. Nous recevions ce jour-là Jacques BERTIN.)

 

 

  Dans le débat qui m’oppose à moi-même sur l’état de la chanson française, plusieurs questions me tarabustent dès qu’elles ont cessé de me turlupiner. C’est vous dire si je vole souvent dans des zones de turbulences !

  Une de ces questions est la suivante : la chanson française, qu’on nomme ainsi depuis qu’on veut la contraindre à une certaine réserve, comme disent les Sioux et les Comanches,  la chanson française, donc, survivra t’elle à Philippe Val et ses nombreux clones  qui président aux destinées de la radiophonie dans notre beau pays de France ?

 

  J’ai déjà eu l’occasion d’exprimer ici mon agacement à propos de ces thuriféraires zélés d’une chanson de variété qui ne varie jamais quant à son seul intérêt : celui pour le pognon.

  J’ai déjà dénoncé leur dévotion douteuse à l’endroit d’une langue, superbe à bien des égards, mais qui, pour le sujet qui nous occupe, la chanson, est surtout la langue archi-dominante, la langue universelle à un point tel que ça fleure bon le colonialisme le plus indécent. Accessoirement, c’est aussi la langue du business.

  J’ai, par ailleurs, déjà dit ici combien je vénérais cette langue chère à Shakespeare quand elle était défendue par des gens qui savent la parler, l’écrire, la chanter, pour en faire de la poésie, de la musique. Et pas seulement du dollar.

 

  S’énerver tout seul dans son coin est une forme d’onanisme dont je crains qu’il ne me rende un peu plus sourd que je ne le suis à force d’écouter ces antennes qui me cassent les oreilles. « Calme-toi, mon Michel ! » que je me suis dit. « Et écoute un peu leurs arguments. »

  Parce que ça a des arguments, ces engeances-là. Par exemple, après s’être gaussé de la ringardise de ceux qui ne pensent pas comme eux, ça peut pérorer longtemps sur la nécessité qu’il y a à s’ouvrir aux artistes étrangers, aux musiques du monde, aux arts populaires dans leur universalité.

  Et c’est là que nous découvrons que « universel » se dit « anglophone » en langue moderne. Puisqu’au nom de cette ouverture, ils ne leur viendraient pas à l’idée de nous proposer des chansons en russe, en chinois, en langue khoï, en bekwel, en ju’hoan,  ou en patois poitevin !

  Et savez-vous pourquoi, chers amis ? Eh bien, c’est pour une raison incontournable, une évidence aveuglante, une vérité enfin révélée qui est celle-ci : l’anglais, ça sonne !

 

  « L’anglais, ça sonne ! » mérite une place de choix dans le dictionnaire des poncifs. Ça tient son rang face à : « L’accent québécois est pittoresque !». Ça peut côtoyer sans rougir : « L’allemand est guttural !». Et ça pourrait faire trembler : « Le mandarin est complexe dans ses tonalités ! ».

 

  Et dans la bouche, sinon dans la pensée, de ces décideurs éclairés, le corollaire de « L’anglais, ça sonne !», c’est « Le français, ça ne sonne pas ! »

  Et je suis bien heureux de vous l’apprendre, mon cher Monsieur Bertin. Car cela fait quarante ans que vous ne tenez aucun compte de cette vérité quasi biblique : le français, ça ne sonne pas !

  Cela fait quarante ans que vous vivez dans l’obscurantisme en vous acharnant à faire chansonner des mots dont on vous dit qu’ils ne chansonneront jamais ! En quelle langue faut-il vous le dire ?…

  En quelle langue faut-il vous le dire qu’il faut que vous chantiez en anglais ? Ressaisissez-vous, Monsieur Bertin, si vous voulez pouvoir fréquenter un jour Didier Varrot et André Manoukian, ces experts auto-proclamés en chanson audible et inaudible.

 

  Allez, Monsieur Jacques, je vous le dis en toute amitié :  passez à l’anglais, comme on passe à l’ennemi, ou alors passez votre chemin !

  Et à l’occasion, transmettez le message à tous ces ignorants qui se commettent depuis des lustres dans des chansons « qui ne sonnent pas » : Aznavour et son « Feutre taupé », Charles Trénet, Francis Blanche et leur « Débit de l’eau, débit de lait », Serge Gainsbourg et ses « Goémons », Claude Nougaro et l’ensemble de son œuvre, Michel Jonasz quand il chante « Doucement ». Et pour ne pas humilier plus que de raison leur famille, j’éviterai de m’étendre sur les cas indéfendables de Messieurs Arno, Laffaille, Tomislav, Niobé, Gary, Morel (Gérard et François) et autres Desjardins ! Je n’oublie pas la gent féminine… dont je ne peux que dénoncer le penchant coupable pour la langue française. N'est-ce pas, Mesdames Sylvestre, Bernard, Pestel, Solleville et autres Juliette ?

 

  Pour conclure, Monsieur Bertin, permettez-moi de revenir à vous et de dire aux auditeurs qui nous auditent que, en 1980, vous aviez fait un effort louable, le seul à ma connaissance, pour vous rapprocher de la langue de Madonna, avec une chansonnette de la plus belle eau qui se nommait « Goût d’ail » et dont le souvenir devrait vous inciter à poursuivre : « I don’t know where i’m taking you, where we’ll get to !… » Ça t’a quand même une autre gueule !…

 

  Et c’est ainsi qu’Allah est grand et que Jean-Jacques est debout !…

 

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                                             Photo : M.B.

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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 19:08

   Je l'avoue, quand je conduis mon automobile (française) préférée, je commets régulièrement la même imprudence. Je m'explique : la chose se passe quand je zappe de radio en radio à la recherche de quelque chose d'audible, d'une "chantuserie" comme on disait dans mon Poitou natal, d'une chansonnette simple et sympathique, d'un air qui vous donne du printemps, d'une poésie chantée dont le côté popu ne vient en rien contrarier la dignité. Bon, c'est sans doute demander beaucoup. Et ceux qui se livrent au même sport que moi jugeront aisément de ma témérité.

   Pour les autres, sachez que dans cet exercice, on vole de chanson dont la niaiserie donne idée de l'infini au début, en air à la mode où la mélodie se joue à la grosse caisse et dont les paroles sont le fait du chien de l'auteur, en passant par le dernier souffle d'une chanteuse famélique qui, non contente de nous prouver dès sa première note qu'elle ne sait pas la tenir, s'évertue à poursuivre la démonstration jusqu'au shunte final. Et tout ça, le plus souvent, se passe dans la langue de Shakespeare, qui n'en demandait pas tant.

 

   Moi, j'aime bien Shakespeare, et sa langue. J'aime bien Shakespeare. Et j'aime bien John Lennon, celui de "Strawberry Fields" pour toujours. Je vénère Leonard Cohen et son fameux imperméable bleu. Je vente régulièrement les mérites de Randy Newman qui me fait sourire la plupart du temps et me fait frissonner quand il chante "Bad news from home". Et si David Crosby lance "Where will I be when I go back home ? Who will I see when I am all alone ?", je ne suis pas loin de chialer un bon coup.


   Mais ça n'est pas une raison pour inonder ma planète sonore d'insipidités anglophones dont les promoteurs veulent surtout prouver qu'ils ne sont pas des "has-been" puisqu'ils écoutent, et diffusent, la musique destinée à leur petite-fille. La preuve que je suis pas vieux : j'écoute Justin Bieber !

   Pire que Justin Bieber (oui, je sais : y'a pas pire que Justin Bieber, mais c'était pour faire une figure de style), pire que Justin Bieber, donc, il y a ces "révélations de l'année" qu'on aura oubliées dans quinze jours ! Jouons un peu : faites-moi la liste des incontournables découvertes annoncées à grand renfort de titres époustouflants ou de commentaires faramineux (voir les Inrocks, la play-list de France Inter, etc...) tout le long de l'année 2012 et voyons ce qu'il en reste.

 

   Pendant ce temps-là, Pascal Mary attend qu'on l'écoute vraiment, Frasiak se bat comme un beau diable souriant, et Delphine Coutant se déchire pour affirmer ces trois simples choses, dont j'aimerais qu'on m'explique ce qu'elles ont d'infâmant : je suis une femme, je chante, en français !

 

   Bon, je m'en vais écouter la BBC, voir s'ils passeraient pas du Leprest !

 

 

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                      Photo : Philippe Micheau

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13 janvier 2013 7 13 /01 /janvier /2013 16:21

Mon ami Floréal Melgar est un doux râleur anti-confessionnel. Il pense qu'on doit penser par soi-même avec l'aide d'autres, mais choisis. C'est le contraire d'un naïf béat, mais il n'a rien contre la tendresse. Il dit bien, et court, ce que d'autres disent mal en se justifiant longuement. Voici ce qu'il écrit à propos de qui vous savez (jusqu'au gavage).

Bonne lecture !


Tardi et Depardiov, l’éthique et le fric

3 janvier 2013 par florealanar

Gratifié d’un passeport russe sur décision personnelle de Vladimir Poutine, sans en avoir été informé au préalable, Gérard Depardieu vient de surprendre son monde en refusant catégoriquement ce document officiel. « Etant farouchement attaché à ma liberté de pensée et de création, je ne veux rien recevoir, ni du pouvoir actuel, ni d’aucun autre pouvoir politique quel qu’il soit. C’est donc avec la plus grande fermeté que je refuse », a-t-il affirmé avec véhémence dans une déclaration reprise par les médias. Avec la même vigueur, il a tenu à préciser : « Je ne suis pas intéressé, je ne demande rien et je n’ai jamais rien demandé. On n’est pas forcément content d’être reconnu par des gens qu’on n’estime pas. »
Cette attitude empreinte de dignité a évidemment surpris les admirateurs du comédien, qui estiment depuis de longues années que son talent l’autorise à toutes les vulgarités et à tous les comportements dégradants. Leur étonnement était d’autant plus grand que leur idole, cireur de pompes débutant sous Mitterrand avant d’astiquer avec savoir-faire celles de Sarkozy, les avait habitués à lécher le cul de certains dictateurs, pourvu qu’ils lui permettent de faire fructifier son pognon dans leurs pays respectifs. C’est ainsi qu’on l’aura vu tomber, entre autres, dans les bras de Fidel Castro pour vanter son pinard, du criminel de guerre Ramzan Kadyrov, le Tchétchène, à qui il est allé faire la bise pour son anniversaire et qui se montrait prêt, lui aussi, à l’accueillir.
C’est dire si la surprise fut grande en apprenant le refus de Gérard Depardieu de se voir favorisé une nouvelle fois par le chef mafieux du Kremlin… ah !… mais… excusez-moi… on me dit à l’instant dans l’oreillette… oui… qu’il y aurait eu confusion… oui… que les dépêches d’agences se seraient mélangées… et qu’en vérité les déclarations ci-dessus rapportées seraient celles du dessinateur Jacques Tardi, à qui le gouvernement souhaitait attribuer la Légion d’honneur.
Où l’on voit ce qui sépare l’artiste honnête et l’homme d’affaires, l’éthique et le fric.

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20 décembre 2012 4 20 /12 /décembre /2012 19:24

 

Pour la fin du monde, je vais être en retard... Mais pour vous faire patienter et participer un peu à un débat du moment, cette photo prise à New-York l'été dernier.

 

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4 septembre 2012 2 04 /09 /septembre /2012 20:22

 

Montcuq, Daniel PRÉVOST avait choisi d'y aller pour nous faire rire. Nino FERRER a fait taire là-bas un lourd chagrin. Sans doute, les inventeurs du festival de "La chanson à textes" (vous avez bien lu !) de Montcuq ont-ils emprunté à l'un son sens de la provocation et à l'autre son goût de la chanson majuscule pour afficher une détermination aussi tranquille à défendre pendant trois jours, chaque été, ces chansons où, comme disait Yvon LEMEN, "il fait un temps de poème".

 

Claire DE VILLARET, Henri COURSEAUX et toute une belle équipe de cinglés débonnaires vous accueillent là, sans démonstration, mais pas sans conviction. À Montcuq, il s'agit de partager. Le vin, le bon plat et la chanson qui va avec. Quand on a la chance, comme votre serviteur, d'être convié à cette tablée-là, on peut en être légitimement touché. Le public de Montcuq, on ne l'épate pas : on le rencontre. On ne le séduit pas : c'est lui qui vous charme, par la qualité de l'écoute qu'il vous offre, par son humour aussi, par son exigence bienveillante. J'exagère ? Non ! J'y étais ! Et pas seul : Delphine Coutant et Jacques Montembault, qui m'accompagnaient ce 20 juillet, vous le confirmeront.

 

La veille, c'est l'ami Alain SOURIGUES qui avait fait la démonstration qu'on peut friser le génie en déconnant, que le Sud-Ouest sait faire plus subtil que les mêlées de rugby et que le talent n'est pas incompatible avec la gentillesse. Vous ne lui répéterez pas : cet homme me fait douter de la bêtise humaine ! Vive SOURIGUES ! Longtemps !

 

Le lendemain, Anne SYLVESTRE nous confirmait combien elle respecte son monde, en élevant la chanson au plus haut, avec rigueur, avec le sourire, avec le sens de l'urgence et celui du travail bien fait. J'avais 16 ans quand j'ai découvert l'écriture d'Anne SYLVESTRE, son goût pour ce bel objet qu'on appelle "chanson" et qui peut tout dire, en le disant bien, au plus grand nombre. Partager trois jours avec cette belle grande femme chanteuse... Je suis bien chanceux. Chanceux aussi d'avoir pu, avant de monter sur scène, chanter avec elle "Bozo" d'un certain Félix. Pour le plaisir. Si simplement. Si heureusement.

 

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24 avril 2012 2 24 /04 /avril /2012 10:52

 

Lettre de Philippe Torreton à Jean Ferrat

 

 

Jean,

 

J’aimerais te laisser tranquille, au repos dans cette terre choisie. J’aurais aimé que ta voix chaude ne serve maintenant qu’à faire éclore les jeunes pousses plus tôt au printemps, la preuve, j’étais à Entraigues il n’y a pas si longtemps et je n’ai pas souhaité faire le pèlerinage. Le repos c’est sacré !

 

Pardon te t’emmerder, mais l’heure est grave, Jean. Je ne sais pas si là où tu es tu ne reçois que le Figaro comme dans les hôtels qui ne connaissent pas le débat d’idées, je ne sais pas si tu vois tout, de là haut, ou si tu n’as que les titres d’une presse vendue aux argentiers proche du pouvoir pour te tenir au parfum, mais l’heure est grave !

 

Jean, écoute-moi, écoute-nous, écoute cette France que tu as si bien chantée, écoute-la craquer, écoute la gémir, cette France qui travaille dur et rentre crevée le soir, celle qui paye et répare sans cesse les erreurs des puissants par son sang et ses petites économies, celle qui meurt au travail, qui s’abîme les poumons, celle qui se blesse, qui subit les méthodes de management, celle qui s’immole devant ses collègues de bureau, celle qui se shoote aux psychotropes, celle à qui on demande sans cesse de faire des efforts alors que ses nerfs sont déjà élimés comme une maigre ficelle, celle qui se fait virer à coups de charters, celle que l’on traque comme d’autres en d’autres temps que tu as chantés, celle qu’on fait circuler à coups de circulaires, celle de ces étudiants affamés ou prostitués, celle de ceux-là qui savent déjà que le meilleur n’est pas pour eux, celle à qui on demande plusieurs fois par jour ses papiers, celle de ces vieux pauvres alors que leurs corps témoignent encore du labeur, celles de ces réfugiés dans leurs propre pays qui vivent dehors et à qui l’on demande par grand froid de ne pas sortir de chez eux, de cette France qui a mal aux dents, qui se réinvente le scorbut et la rougeole, cette France de bigleux trop pauvres pour changer de lunettes, cette France qui pleure quand le ticket de métro augmente, celle qui par manque de superflu arrête l’essentiel…

 

Jean, rechante quelque chose je t’en prie, toi, qui en voulais à D’Ormesson de déclarer, déjà dans le Figaro, qu’un air de liberté flottait sur Saigon, entends-tu dans cette campagne mugir ce sinistre Guéant qui ose déclarer que toutes les civilisations ne se valent pas? Qui pourrait le chanter maintenant ? Pas le rock français qui s’est vendu à la Première dame de France. Ecris-nous quelque chose à la gloire de Serge Letchimy qui a osé dire devant le peuple français à quelle famille de pensée appartenait Guéant et tous ceux qui le soutiennent !

 

Jean, l’huma ne se vend plus aux bouches des métros, c’est Bolloré qui a remporté le marché avec ses gratuits. Maintenant, pour avoir l’info juste, on fait comme les poilus de 14/18 qui ne croyaient plus la propagande, il faut remonter aux sources soi-même, il nous faut fouiller dans les blogs… Tu l’aurais chanté même chez Drucker cette presse insipide, ces journalistes fantoches qui se font mandater par l’Elysée pour avoir l’honneur de poser des questions préparées au Président, tu leurs aurais trouvé des rimes sévères et grivoises avec vendu…

 

Jean, l’argent est sale, toujours, tu le sais, il est taché entre autre du sang de ces ingénieurs français. Lajustice avance péniblement grâce au courage de quelques-uns, et l’on ose donner des leçons de civilisation au monde…

Jean, l’Allemagne n’est plus qu’à un euro de l’heure du STO, et le chômeur est visé, insulté, soupçonné. La Hongrie retourne en arrière ses voiles noires gonflées par l’haleine fétide des renvois populistes de cette droite “décomplexée”.

 

Jean, les montagnes saignent, son or blanc dégouline en torrents de boue, l’homme meurt de sa fiente carbonée et irradiée, le poulet n’est plus aux hormones mais aux antibiotiques et nourri au maïs transgénique. Et les écologistes n’en finissent tellement pas de ne pas savoir faire de la politique. Le paysan est mort et ce n’est pas les numéros de cirque du Salon de l’Agriculture qui vont nous prouver le contraire.

Les cowboys aussi faisaient tourner les derniers indiens dans les cirques. Le paysan est un employé de maison chargé de refaire les jardins de l’industrie agroalimentaire. On lui dit de couper il coupe, on lui dit de tuer son cheptel il le tue, on lui dit de s’endetter il s’endette, on lui dit de pulvériser il pulvérise, on lui dit de voter à droite il vote à droite… Finies les jacqueries !

 

Jean, la Commune n’en finit pas de se faire massacrer chaque jour qui passe. Quand chanterons-nous “le Temps des Cerises” ? Elle voulait le peuple instruit, ici et maintenant on le veut soumis, corvéable, vilipendé quand il perd son emploi, bafoué quand il veut prendre sa retraite, carencé quand il tombe malade… Ici on massacre l’Ecole laïque, on lui préfère le curé, on cherche l’excellence comme on chercherait des pépites de hasards, on traque la délinquance dès la petite enfance mais on se moque du savoir et de la culture partagés…

 

Jean, je te quitte. Pardon de t’avoir dérangé, mais mon pays se perd et comme toi j’aime cette France, je l’aime ruisselante de rage et de fatigue, j’aime sa voix rauque de trop de luttes, je l’aime intransigeante, exigeante, je l’aime quand elle prend la rue ou les armes, quand elle se rend compte de son exploitation, quand elle sent la vérité comme on sent la sueur, quand elle passe les Pyrénées pour soutenir son frère ibérique, quand elle donne d’elle même pour le plus pauvre qu’elle, quand elle s’appelle en 54 par temps d’hiver, ou en 40 à l’approche de l’été. Je l’aime quand elle devient universelle, quand elle bouge avant tout le monde sans savoir si les autres suivront, quand elle ne se compare qu’à elle-même et puise sa morale et ses valeurs dans le sacrifice de ses morts…

 

Jean, je voudrais tellement t’annoncer de bonnes nouvelles au mois de mai…

Je t’embrasse.

 

Philippe Torreton, avril 2012

 

       

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9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 18:26

 

Mercredi 14 mars, à 1h du matin :

J'aurai le plaisir de chanter en direct sur FRANCE INTER et de répondre aux questions de SERGE LE VAILLANT dans "SOUS LES ÉTOILES EXACTEMENT".

 

 

Lundi 19 mars, à 21h :

Je serai l'invité de RADIO LIBERTAIRE, et des animateurs de "ÇA URGE AU BOUT DE LA SCÈNE", les excellents BERNARD CARRÉ et BERNARD GOURNAEY.

 

 

Mardi 20 mars, à 20h, au 20ème THÉÂTRE :

Co-récital ALAIN SOURIGUES et MICHEL BOUTET !

Pour ce qui me concerne, je présenterai la version TRIO de "La ballade de Jean-Guy Douceur" avec DELPHINE COUTANT au chant et au violon, et JACQUES MONTEMBAULT au piano.

 

VINGTIÈME THÉÂTRE     7, rue des Plâtrières   75020 PARIS (métro : Ménilmontant ou Gambetta)

Réservations : EDITO MUSIQUES  01 43 52 20 40     06 12 25 52 85

ou au théâtre :  01 48 65 97 90   (9h30 - 19h)

 

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                                              (Photo : Violaine Parcot)

 

 

PETITE HISTOIRE VRAIE QUI N'A RIEN À VOIR :

 

Bagnères-de-Bigorre, il y a dix jours. Le temps est d'humeur joyeuse. La neige enchante la montagne.

Devant un magasin qui vend de tout en grand nombre, une dame en colère lâche : "Ah, moi, j'ai pas peur de le dire : je vote Marine Le Pen !"

Constatant qu'effectivement, elle n'avait peur de le dire, je la félicite : "Bravo, Madame !"

- Vous aussi, Monsieur ? m'interroge la ménagère de plus de cinquante ans.

- Ah non, Madame ! Moi, je vote Pétain, directement ! C'est plus sûr !"

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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 12:07

L'ami Floréal (entr'autres, membre oh combien actif du Forum Léo Ferré d'Ivry) est de parti-pris. Il est de ces gens qui refusent toujours qu'on pense à leur place. C'est comme ça, et depuis longtemps sans doute. Ne comptez pas que ça change. D'ailleurs, personnellement, ça m'ennuirait. Il nous écrit ceci :


La boulangère de Bénabar 

 

Vendredi 13 janvier au soir, à une heure de grande écoute, était retransmise sur une chaîne de télévision du service public l’édition 2012 de ce qu’ « ils » appellent « La fête de la chanson française ». Au programme, bien sûr, tous ces artistes qu’il est permis de voir et d’entendre en permanence, tout au long des années qui passent, sur le petit écran et sur les ondes radio. Toujours les mêmes.

Car la « chanson française », c’est devenu ça : le show-biz, les paillettes, on tape dans ses mains, les bons sentiments qui dégoulinent jusque sur la zapette, on s’aime tous, on s’embrasse, le dernier jeune talent qui promet beaucoup, la preuve il chante avec un chapeau sur la tête, on reprend en chœur l’immortel succès d’un grand ancien disparu, « qui nous manque tant », précisera une présentatrice un peu « bas de plafond ». La grand-messe peut commencer. Et pour la bénédiction, on fera même venir une grande vedette vieillie qui aime tout le monde, un Aznavour ou cette pauvre Juliette Gréco, caricature d’elle-même.

Vendredi 13 janvier, pour cette prétendue fête annuelle de la chanson française, comme lors des années précédentes et celles à venir, n’ont pas été conviés Véronique Pestel, Béa Tristan, Gérard Pierron, Anne Sylvestre, Rémo Gary, François Gaillard, Melaine Favennec, Philippe Forcioli, Sarcloret, Gilbert Laffaille, Yvan Dautin, Jean-Michel Piton, Michèle Bernard,  Francesca Solleville, Thomas Pitiot, Gérard Morel, Michel Bühler, Jacques Bertin, Alain Sourigues, Xavier Lacouture, Pierre Delorme, Hélène Maurice, Vincent Absil, Hélène Martin, Louis Capart, Hervé Akrich, Wladimir Anselme, Laurent Berger, Michel Arbatz, Clément Bertrand, Nicolas Bacchus, Môrice Benin, Michel Boutet, Céline Caussimon, Anne Peko, Anna Prucnal, Annick Cisaruk, Christian Camerlynck, Henri Courseaux, Christiane Courvoisier, Claire Elzière, Natacha Ezdra, Entre 2 Caisses, Eric Toulis, Bruno Daraquy, Jean Duino, Agnès Debord, Dominique Grange, Joël Favreau, Jean-Luc Debattice, Marc Havet, Michel Hermon, Bernard Joyet, Jehan, Jofroi, Jean Guidoni, Marcel Kanche, Alice Dézailes, France Léa, Romain Lemire, Nicolas Reggiani, Elizabeth, Jean-Pierre Réginal, Gilles Roucaute, Claude Semal, Gilles Servat, Bruno Ruiz, Nathalie Solence, Lou Saintagne, Valérie Mischler, Annick Roux, Jean Vasca, Laurent Viel, Zaniboni, Madame Raymonde, Coline Malice, Vanina Michel, Pascal Mary, Laurent Malot, Pierre Lebelâge, Yannick Le Nagard, Hervé Lapalud, Gérard Pitiot, Dominique Ottavi, Jeanne Garraud, Gaëlle Vigneaux, Alain Léamauff, Alain Nitchaieff, Nathalie Miravette, Louis Arti, Gildas Thomas, Coko, Alain Aurenche, Presque Oui, Rue de la Muette, Christian Paccoud, Henri Tachan, Aline Dhavré, Hervé Suhubiette, David Sire, Emmanuel Depoix, Philippe Guillard, Claude Astier, Frédéric Bobin, Paule-Andrée Cassidy, Ariane Dubillard, Mona Heftre, Jean Dubois, Grabowski, Thomasi, Olivier Trévidy, Wally… (j’en oublie beaucoup, liste à compléter par le lecteur)…

Comme Allain Leprest, qu’un crétin branché à carte de presse oublie de citer dans l’article de Libération qu’il consacre aux chanteurs disparus au cours de l’année 2011, vous n’existez pas, amis de la chanson de paroles, ou si peu…

Mais le trou dans lequel on vous enterre chaque jour un peu plus ne semble pas encore assez profond aux yeux de tous. Interrogé sur son métier pour le journal La Croix, Bénabar, chantre avant-gardiste du banal, porte-voix de la réhabilitation de l’insignifiant, de l’exaltation du dérisoire et du futile, s’est trouvé un combat urgent et d’importance à mener : « Je défends bec et ongles la chanson de divertissement. Si vous écoutez les mêmes chansons que votre boulangère, vous n’avez pas forcément échoué dans la vie. »

Et ta boulangère, Bénabar, elle a une Rolex ?

 

(FLORÉAL)

 

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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 16:22

 

Merci aux cultivateurs.


 

Je me souviens que Monsieur Brémaud, instituteur républicain égaré à l'école libre, ne nous comptait pas de fautes pour les mots de patois que nous utilisions dans nos rédactions. Il nous expliquait même que nous étions "bilingue en quelque sorte". Mon père, qui savait feindre l'ignorance, de commenter : "Bilingue en quelque sorte ? Eh ben, manquait plus que ça."  Manquait plus que ça à rajouter à mes étranges manies, écrire dans des carnets ou chanter à tue-tête dans une ancienne écurie à chevaux vaguement transformée en théâtre par mes soins.

 

A la maison, trois bouquins calaient les armoires, cependant nous possédions un centre culturel. Cela s'appelait le poste. Des milliers d'images s'échappaient quotidiennement de là. Un jour, j'ai remarqué une voix qui semblait bougonner tout en parlant de fleurs, de nonnes et de putains. Plus tard, j'ai su que cette voix était celle d'un natif de Sète. Il m'a fait ouvrir cent fois le vieux dictionnaire familial. Visiblement, ce fils de maçon ne tenait pas l'intelligence des autres pour perdue d'avance.

 

Au collège Saint-Stanislas, l'abbé Antoine était plus cinéphile que curé. Je ne l'ai jamais entendu parler de religion. Il était petit, le bas de sa soutane traînait par terre et portait les preuves de sa négligence, boue ou poussière, selon la saison. Il avait aménagé une salle de spectacle où j'ai découvert, pour cinquante centimes la séance, le "cinéma".

 


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                                                                          La patience de la neige (photo M.B.)

 

 Au lycée Saint-Joseph, où mes études m’attendaient ensuite, il y avait un vrai théâtre, avec toute la machinerie, les herses, les rampes, les passerelles, et cette grande manivelle qu'on tournait pour envoyer la lumière. Mes incompatibilités avec le football faisaient que je m'y réfugiais pendant les récréations. Là, un animateur nous  initiait au mime, à l'art dramatique et même à la danse russe. Etant le plus léger, j'avais en charge d'exécuter le saut carpé à un mètre du sol, comme on voit sur les photos des disques des Ballets Moïsseïev. Cet animateur s'appelle Michel Juliot. Nous l'avions surnommé Julius, puis Caesar, et, pour finir, Caius : nous avions des lettres et le faisions savoir. J'ai revu Caius il y a quelques années, il était à quelques jours de sa retraite de directeur de maison des jeunes et de la culture. Il tenait beaucoup aux deux. Aux deux, ensemble.


Couëron, en aval de Nantes, est une ville ouvrière. On y parle une quinzaine de langues. Dans les années quatre-vingt, Sylvette Poibeau s'est battue, comme font les femmes souvent, avec conviction, rigueur, en compromettant habilement ses colistiers du parti socialiste. Grâce à elle, la poussiéreuse Salle Jeanne d'Arc, où s'épuisaient quelques écoliers dans des saynètes fatiguées, est devenue le Théâtre Boris Vian. Trente ans plus tard, ce théâtre ne désemplit pas. Sylvette ne le sait pas, mais elle a gagné.

 

Pendant ce temps, la télévision, qui nous flatte pour mieux nous mentir avant de nous submerger de bière et de savons*, ne dit pas, elle n'y a pas intérêt, que les gens de ce pays n'ont jamais été aussi nombreux à sortir de chez eux (où les contraignait quelle fatalité ?) pour aller vers le monde, plonger dans les cosmos de Zao Wou-Ki, s'abreuver de Rimbaud jusqu'à l'ivresse, aller paisibles dans les méandres du fleuve Shakespeare, apprivoiser les nuits de Moussorgski, démasquer Buster Keaton,  réinventer Mozart qui aime tellement ça, puis filer deux thunes à une chanteuse de bastringue qui deviendra piaf quand les ailes auront fini de lui pousser, affirmer enfin que ce monde est à tout le monde, dire bien haut avec Monsieur Eluard que "l'honneur de vivre mérite qu'on vivifie".

 

Et mon père ajouterait : "Je t'ai appris la politesse. Tu devrais bien dire merci à tous ces gens-là, tous ces cultivateurs."

 

 

 

* Félix Leclerc "Un an déjà"

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24 janvier 2012 2 24 /01 /janvier /2012 15:49

 

LE TEMPS PASSE...

Le temps passe et ma soeur Anne ne voit pas venir grand chose. Le monde a l'air d'aller trop vite et certains disent que rien n'arrive. Si on y regarde de plus près, c'est toutefois un peu plus compliqué. La preuve :

 

 

LE DISQUE DE FRANCESCA SOLLEVILLE

Il est sous presse. Février le verra naître. Vous y trouverez une quinzaine de nouvelles chansons de ses fidèles auteurs et compositeurs : Allain LEPREST, Jean-Michel PITON, Rémo GARY, Anne SYLVESTRE, Michel BÜHLER, Yvan DAUTIN, Thomas PITIOT, Bernard JOYET, Guy THOMAS, Gilbert LAFFAILLE, Gérard PIERRON et de nouvelles rencontres:  LES HURLEMENTS D'LEO et Michel BOUTET !

Vous pouvez encore souscrire à l'adresse suivante : http://forum.muzika.fr/read.php?2,811986

 

 

ON EST (toujours) LÀ POUR VOIR LE DÉFILÉ

L'émission chanson de RADIO G co-animée par Pascal LABORIE et votre serviteur (un mercredi sur deux, de 17 à 18h, 101.5 à Angers, ou sur la toile : site de Radio G, et site de l'AMJA) continue son bonhomme de chemin. Après NIOBÉ, Jean-Michel PITON et Michel KEMPER, nous avons reçu Marielle DECHAUME qui fête ses quarante ans de scène (elle a commencé à 5 ans !) cette fin de semaine au Théâtre de l'Avant-Scène à TRÉLAZÉ du 26 au 29 janvier avec une quinzaine d'invités. Renseignements et réservations : 02 41 33 74 74.

Concernant l'émission, ce 25 janvier, nos invités sont des acteurs de la chanson qu'on voit plus souvent en coulisses que sur scène : Daniel CARCEL (responsable culture aux PONTS-DE-CÉ) et Rachel ORON (élue à ANGERS, déléguée - souriante - au spectacle vivant).

A noter sur vos agendas : le mercredi 8 février, nous recevrons (avec grand plaisir) Jacques BERTIN. Suivront (dans le désordre) Gabriela BARRENECHEA (le Chili nous avait privé d'elle fin 2011), Paul MESLET, Jean-Louis BERGÈRE, Lili CROS & Thierry CHAZELLE, François PERROT...

Parmi nos invités, plus ou moins volontaire celui-ci : Luc PLAMONDON, héros d'un feuilleton-reportage en direct-différé du Québec ! Ou comment la rime vient aux rimeurs.

 

 

DES NOUVELLES DE GÉRARD MENANT, LE VRAI !

Gérard MENANT, c'est celui qui m'avait invité, il y a des lustres, à chanter BOURVIL en sa compagnie. A l'époque, personne n'avait eu cette idée. Menant, si !... Plus tard, il eut, toujours le premier, l'idée de jouer ses chansons accompagné par des fanfares et autres cliques locales dans les villages du Poitou. Puis il imagina (toujours le premier, est-il besoin de le préciser) monter un spectacle à partir de la fameuse rencontre BREL-BRASSENS-FERRÉ. Gérard MENANT étant un garçon bien élevé, demanda l'autorisation aux héritiers. Pas de problème avec les filles Brel et les neveux de Brassens. Le fils Ferré, lui, refusa. Il semble que, pour des raisons obscures, ce garçon refuse beaucoup. Un peu plus tard, d'autres (avec quels arguments ?) montèrent un spectacle à partir de la même matière.

Depuis, l'ami Gérard a rangé son saxo et fréquente peu les théâtres. Mais heureusement il a toujours sa plume ! Et quelle plume !... "TOUT EN VRAC", un recueil de nouvelles, d'aphorismes, de poèmes aléatoires va bientôt paraître fin avril aux Editions Les Deux Encres. On en reparle...

 

 

ILS SAVENT PAS COMPTER !

Les ceuss qui sont venus me faire la surprise de me rappeler à l'ordre pour mes soixante ans ne savent pas compter : ils étaient soixante-dix ! Dont deux d'Allemagne...

 

 

DON'T FORGET TO REGISTER TO VOTE

C'est ce que Frank ZAPPA écrivait sur certains de ses disques pour rappeler que pour pouvoir voter, il fallait s'inscrire sur les listes électorales. Par exemple, si vous souhaitez voter Sarko et que vous n'êtes pas inscrit, vous ne pourrez pas voter Sarko !... Et j'en serai bien content.

P.S. Vous connaissez l'histoire de Narco, le sabot ?...

 

 

BLASPHÈME...

Je propose ceci à la réflexion des sympathiques jeunes offusqués qui s'encanaillent héroïquement en défilant devant les théâtres ou en les envahissant :

"Mais non, je blasphème pas !... Et puis réfléchis de temps en temps : pour blasphémer, faut être croyant !"

(Raymond Nogherot, dans "Barbouillot d'pain sec")

 

 

MOTS DE FEMME

Maryèle REYJASSE a longtemps écrit et joué pour les enfants, en tenant pas leur "intelligence pour perdue d'avance". Ceux, dont je suis, qui avaient eu la chance de lire un peu par-dessus son épaule, savaient qu'elle écrivait aussi pour les enfants devenus, presque, des grandes personnes. Le livre où elle a eu la bonne idée de rassembler ces libres "po-aimes" et autres "prêts-textes" est titré "LES ELLES". C'est une affaire de femmes qui devrait prendre et surprendre quelques hommes, les pétrir pour le meilleur. Ça marche à l'émotion pure. C'est édité à Nantes par A LA CRIÉE (www.alacriee.org).

 

 

BALLADE EN DOUCEUR

Jean-Guy Douceur sera en ballade à partir du mois de mars :

- le vendredi 2 mars, en quintet, au CENTRE GEORGES d'AVRILLÉ (49). FROM & ZIEL seront aussi de la fête.

Réservations au 02 41 31 11 30.

- le mardi 20 mars, à 20 heures, au 20ème THÉÂTRE (PARIS), en trio. En co-récital avec Alain SOURIGUES.

Réservations au 01 43 52 20 40.

- le vendredi 23 mars, en quintet, au QUATRAIN, à HAUTE-GOULAINE (44), dans le cadre des Giboulées de Goulaine.

Réservations au 02 40 06 24 32.

- le vendredi 20 juillet, en trio, à MONTCUQ (46), avec Marièle DECHAUME en première partie.

 

 

SI MÉLANCHON, BAYROU, ET LES AUTRES VOUS GAVENT

Vous pouvez toujours mettre dans vos oreilles :

- Jean-Michel PITON ("J'me régale") qui résiste formidablement à l'écoute et à la ré-écoute.

- Clément BERTRAND ("Le salut d'un poisson"), une plume neuve, rare, généreuse (Editions Interférences).

- Phil DEVAÏ ("La note est salée"), jeune angevin, de la bande à NIOBÉ, c'est dire si ça sonne et résonne.

- Daniel LAVOIE ("Docteur tendresse"), pour les titres "Z'avez des bonbons" ou "La voilà notre armée" (texte de Leprest).

- Romain DIDIER ("De loin on aurait cru des oies"), bien sûr !

- Tom WAITS ("Bad as me"), pour faire plaisir à Philippe MICHEAU (mon dizaïneur, qu'en est dingo).

 

 

ET NEW-YORK S'EST POSÉ SUR L'HUDSON

(Photo : M.B. août 2011)


DSC_1922.JPG

 

 

 

BARCELONE

C'est le titre de la chanson que j'ai écrite pour Francesca SOLLEVILLE et qu'on pourra trouver sur le disque à venir.

Les arrangements, subtils autant que sobres, sont l'oeuvre de Michel PRECASTELLI. Mais ça ne s'entend pas ici.

 

 

BARCELONE 


J’voulais plus être son mensonge

Son alibi son coup d'éponge

On efface tout on recommence

Entre le vide et l'évidence

 

Je me rappelle Barcelone

Ce vin si doux qu'on en frissonne

Il disait : mon impératrice

Je veux boire à ta cicatrice

 

Puis un jour les regards s'évitent

Le cœur sait plus où il palpite

Dans un confort double vitré

L'amour déserte à pas feutrés

 

Si on t’aim’, faut pas te noyer

Ô ma fille, ô ma déliée

Si on t’aim’, c'est toute entière

Il faut rien laisser en jachère

 

J’voulais plus être sa dernièr' chance

Sa médaille sa récompense

Quand l'amour vire à la combine

Il prend des odeurs de cuisine

 

Je me rappelle Barcelone

Ce vieux nègre et son saxophone

Qui a joué rien que pour nous

Love, I will never forget you

 

Puis un jour les regards s'enfuient

Vers des horizons sans défis

Ce qu'on change va pas bien loin

Quelques rouleaux de papier peint

 

Si on t’aim’, faut pas te noyer

Ô ma fille, ô ma déliée

Si on t’aim’, c'est toute entière

Il faut rien laisser en jachère 

 

J’voulais plus de ces nuits éteintes

Où je n’étais qu'un mur d'enceinte

À tanguer entre femme et mère

On devient vite une éphémère

 

Je me rappelle Barcelone

L'innocence de la madone

Et il chantait entre mes bras

Avec le temps va tout s'en va

 

À s’oublier dans la tourmente

Sait-on jamais ce qu’on enfante

Derrière son voile et les excuses

Elle s'amuse pas toujours, la muse

 

Si on t’aim’, faut pas te noyer

Ô ma fille, ô ma déliée

Si on t’aim’, c'est toute entière

Il faut rien laisser en jachère

 

Si on t’aim’, faut pas te noyer

Ô ma fille, ô ma déliée

Si on t’aim’, c'est toute entière

De ta source à la haute mer

 

Paroles et musique : Michel BOUTET

Editions de l'Aviateur

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